Il
m’est bien difficile d’avoir une vue objective sur l’année
2005, car les événements vécus pendant cette
année prennent un éclairage différent, à
la lumière des inquiétudes que nous vivons depuis
quelques semaines. Pourtant, il s’est passé beaucoup
de choses positives pendant cette année, qui méritent
d’être rappelées aujourd’hui.
L’élément
marquant que je retiens, au fil de cette année est la consolidation
de la cohésion de l’association, cohésion entre
les services et entre salariés et bénévoles.
L’inauguration de Sichem, les diverses manifestations du Bicentenaire,
le projet de service du CHRS ont permis à tous de travailler
ensemble sur un objectif commun. La complémentarité
entre les services a été mieux exploitée et
les passerelles entre les services se sont renforcées.
Cette dynamique va bien sûr dans le sens d’un meilleur
service rendu aux personnes qui attendent de nous soutien et accompagnement.
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Le
deuxième enjeu du Bicentenaire était l’amélioration
de notre communication ; et là, je crois que l’objectif
a été atteint. Autant le Diaconat était peu
connu en dehors des réseaux restreints du monde social, autant
il a maintenant pris l’habitude de mieux faire connaître
ce qu’il fait. Je voudrais particulièrement citer le
site internet, dont nous savons qu’il est très visité
et dont nous avons des retombées très positives...et
parfois inattendues.
Ne nous leurrons pas, il nous faut rester
très vigilants pour ne pas nous rendre complices des dérives
des médias : bien évidemment, le plus gros de leur
demande se situe en période hivernale, surtout quand on commence
à recenser les personnes mortes de froid dans la rue... Mais
rappelons-nous que la communication n’est pas une fin en soi,
elle est un outil au service de notre projet.
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LES NOUVELLES REALISATIONS |
2005
aura été aussi l’année de la poursuite
de nos grands projets. La Maison-Relais Sichem a été
inaugurée en mars ; et, dès le mois de mai, Domofrance
nous sollicitait officiellement pour un deuxième projet à
Pessac. Ce projet a avancé pendant toute l’année
et a obtenu, outre le soutien de l’Etat, celui de la commune
de Pessac et de l’hôpital Charles Perrens ; nous attendons
que le Conseil général se prononce, condition à
la réalisation de cette seconde maison.
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Le
projet de reconstruction de notre Centre d’Accueil d’Urgence
Mamré a fortement mobilisé tout au long de l’année
la petite équipe qui s’y consacre. Il était
en très bonne voie de réalisation à la mi-décembre,
quand nous avons reçu un fort coup de semonce de la part
du Conseil général, mais Roland vous en parlera dans
un moment. Malgré le retard pris, nous progressons toujours
et espérons franchir une nouvelle étape par le vote
de tout à l’heure. Je crois pouvoir dire que cette
reconstruction nous tient à cœur, proportionnellement
au soutien qui nous a été manifesté de toutes
parts, spécialement lors de notre vente de briques.
Dans
l’un et l’autre de ces deux projets, la situation financière
actuelle va probablement être une cause de retard à
la réalisation ; certains peuvent aussi se demander si c’est
bien raisonnable de penser à l’avenir, quand le présent
est incertain.
Mais Mamré est tellement plébiscité par la
plupart de ceux qui y ont résidé et a tellement démontré
sa pertinence, que nous n’envisagerions pas de renoncer à
sa reconstruction ; car renoncer à cette reconstruction entraînerait
automatiquement la fermeture du centre actuel. En ce qui concerne
Pessac, les besoins en logement adapté type pension de famille
sont si cruciaux, que nous hésitons à en rester là
et à ne pas mettre le savoir-faire que nous avons acquis
au profit d’autres populations.
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Le
Conseil d’administration qui va être élu va devoir
jouer serré, pour mesurer ces enjeux, à la lumière
de la fragilisation actuelle de notre association, mais aussi à
celle des aléas de financements auxquels nous sommes confrontés
; comme d’autres associations, nous sommes souvent pris en
otage des querelles politiques ou des rivalités entre Etat,
Conseil Général et Mairie.
Le Directeur de la DDASS reconnaissait aussi récemment que
nous étions souvent sollicités pour des réalisations
supplémentaires, et que nous étions un partenaire
précieux pour l’Etat. Cette problématique a
fait l’objet de plusieurs discussions de fond en Conseil d’administration,
mais avouons que la solution simple n’existe pas !
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LES PROJETS EN PARTENARIAT |
En
2005, le Diaconat s’est encore investi dans d’autre
projets, portés par deux associations nouvellement créées,
et grâce à l’investissement personnel de certains
bénévoles.
Il
s’agit d’une part de la halte de nuit ; elle en est
à sa troisième année et cherche sa vitesse
de croisière par le biais de l’association «
Halte 33 », à laquelle participent aussi des membres
du Secours Catholique, du Foyer Fraternel, de Médecins du
Monde, de ATD Quart-Monde. Et d’autre part de l’ «
Epicerie », association fondée par le Foyer pour tous,
le Foyer Fraternel et le Diaconat, pour porter un projet d’épicerie
solidaire dans le quartier des Capucins.
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2005
fut aussi l’année du centenaire de la loi de séparation
des Eglises et de l’Etat. Le Diaconat a été
amené lui-même à réfléchir au
sujet de la laïcité, à l’occasion de la
rédaction de ses nouveaux statuts. Ces statuts ont été
agréés tels quels par le Conseil d’Etat ; c’est
pour moi une grande avancée, car nous avions osé rappeler
d’une manière très explicite nos fondements
et notre lien avec l’Eglise dans le préambule à
ces statuts. Il reste maintenant à procéder à
la nouvelle rédaction du règlement intérieur,
mais l’agrément du Conseil d’Etat est arrivé
trop tard dans l’année pour que nous puissions nous
attaquer à ce travail pour vous le proposer cette année.
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Je
voudrais terminer ce rapport en attirant votre attention sur le
trépied qui porte la vie de notre association ; les trois
composantes de ce trépied sont étroitement liées
et chacune sert de support aux deux autres. Il s’agit, vous
l’avez compris, des bénévoles, des salariés
et des administrateurs.
Que serait le Diaconat sans ses bénévoles ? Au nombre
de 30 encore récemment, il dépasse maintenant les
50. Cette forte augmentation témoigne du rayonnement de notre
association ; nombreux sont ceux qui souhaitent s’engager
auprès de nous, qui se reconnaissent dans notre projet. Sans
les bénévoles, le Diaconat ne pourrait être
présent comme il l’est dans quantité de structures
locales, régionales ou nationales ; sans eux, il ne pourrait
offrir ce petit plus d’accueil, de convivialité, de
créativité, qui contribue à l’image de
notre structure. Ils constituent une mine de compétences
qui ne demande qu’à être valorisée.
Mais, me direz-vous, que serait le Diaconat sans ses salariés
? Investis au quotidien, sans eux, sans leur professionnalisme,
comment pourrions-nous assurer la permanence de l’accueil
tout au long de l’année et mener à bien nos
actions et nos projets ? Le Diaconat est riche de leur motivation,
de leur aptitude à innover, de leur investissement personnel
au profit de l’association et donc des personnes accueillies.
Je tiens particulièrement à leur témoigner
mes remerciements, alors qu’ils voient certaines de leurs
initiatives ou de leurs actions remises en question par la précarisation
de nos finances, et que quatre d’entre eux sont en passe de
voir leur contrat interrompu, ou non renouvelé.
Enfin, bien sûr, pas d’association sans Conseil d’administration.
Souvent voués aux tâches les plus polyvalentes, qu’ils
soient aussi bénévoles dans l’association ou
qu’ils participent en sus de leur activité professionnelle,
ils endossent surtout la responsabilité de l’édifice,
et, croyez-moi, en ces temps difficiles, ce n’est pas un vain
mot. Ils ont la délicate mission d’être attentifs
à tous, salariés, bénévoles, usagers
et se sentent donc particulièrement affectés par la
situation actuelle.
Après plusieurs départs au
fil des derniers mois, pour des raisons diverses, et d’autres
annoncés, le Conseil a cherché à intéresser
de nouvelles personnes. Certaines d’entre elles ont été
invitées depuis plusieurs mois à participer aux réunions,
d’autres depuis plusieurs semaines. C’est ainsi qu’ils
ont déjà participé très activement aux
réunions de travail qui se sont succédées ces
derniers temps à un rythme fort intensif, pour essayer de
trouver remède au gros problème financier qui nous
est posé.
En ce qui me concerne, comme beaucoup d’entre
vous le savent, c’est le dernier rapport moral que je vous
présente ici ; après dix-sept ans de participation
au Conseil d’administration et neuf ans à la présidence,
il était temps que je cède la place. Ce départ
est donc mûrement réfléchi, depuis plusieurs
années, et officiellement annoncé depuis l’automne
dernier. Il n’a aucun lien de cause à effet avec les
difficultés actuelles. Je considère au contraire qu’il
est un signe de bonne santé ; une association qui ne se renouvelle
pas est une association qui commence à mourir.
J’associe à mon départ
du C. A. celui de mon collègue Claude Tissot, qui est entré
au Conseil en 1997 et va rester bénévole au RMI pour
longtemps encore j’espère, pour que nous puissions
poursuivre nos polémiques œcuméniques et théologiques
! Croyez qu’il n’est pas facile pour nous d’avoir
à quitter la barque quand elle tangue, mais soyez pourtant
persuadés que nous la quittons complètement sereins,
car nous avons pu mesurer depuis plusieurs semaines que la relève
était solidement assurée. Ce ne sont pas moins de
huit nouveaux candidats qui se présenteront à vos
suffrages tout à l’heure ! C’est en toute connaissance
de cause qu’ils ont accepté de relever le défi,
et je dirais qu’ils ont tout simplement beaucoup de courage.
Ils auront besoin de toute votre confiance et de tous vos encouragements
pour mener à bien leur tâche, mais je sais que, pour
ça, je peux compter sur vous.
Merci à tous.